samedi 30 avril 2011

LÉGISLATIVES PARTIELLES D’AGADEZ: Un casse-tête pour le gouvernement...

Écrit par Ibrahim Elhadj dit Hima (Roue de l’Histoire n° 557 du 28 Avril 2011)   
Samedi, 30 Avril 2011 23:01
Ça n’est pas encore totalement sorti du buisson, le processus électoral pour les législatives partielles dans la région d’Agadez butent encore à des difficultés. Pour preuve, le 24 avril 2011 date de publication des listes de candidats, aucune liste n’a été enregistrée.
Qui sera de la partie, qui ne le sera pas ? La question reste encore posée et les discussions entre majorité politique et opposition se poursuivent pour mettre les choses au clair. Et ce ne sera pas facile, l’opposition appui totalement sur l’accélération pour compliquer la situation sur le dossier de ces partielles. Le point central de ces difficultés tient en un seul point : avec quels partis faire les législatives partielles dans la région d’Agadez. C’est à ce niveau que les avis divergent ou même s’opposent.
Du côté du gouvernement en effet, les choses sont claires, les législatives partielles d’Agadez concernent toutes les formations politiques et un communiqué dans ce sens a déjà été publié la semaine dernière invitant tous les partis politiques à déposer leurs listes de candidats. Du côté de l’opposition toutefois, les choses ne sont pas perçues de la même manière. Dans un communiqué qu’ils ont rendu public, les partis de l’opposition ont qualifié d’insolite le communiqué gouvernemental. Pour l’opposition, il n’y a point de liste de candidats à déposer, il faut plutôt aller tout de suite aux élections avec les listes déjà déposées depuis les élections législatives du 31 janvier.
Avec bien sûr une précision de taille, la liste des candidats du PNDS ne doit pas faire partie. Par son arrêt du 16 mars 2011, le conseil constitutionnel de transition a annulé l’ensemble des résultats du scrutin législatif du 31 janvier avant d’annoncer sa reprise dans un délai de 2 mois conformément aux dispositions de la loi. L’annulation des résultats des législatives est survenue après que le conseil constitutionnel ait décelé un document frauduleux dans le dossier d’une candidate se présentant sur la liste du PNDS. Depuis le 16 mars 2011 on en était là, l’annulation de la liste du PNDS après la tenue des élections a entraîné l’annulation du scrutin dans la région d’Agadez.
Point besoin de déposer d’autres listes de candidats, la reprise des élections législatives partielles doit se faire sans la liste du PNDS, mais aussi sans la liste des formations politiques qui ont été annulées par un autre arrêt du conseil constitutionnel en date du 13 janvier 2011, semblent indiquer les partis de l’opposition. Le parallèle avec l’arrêt du conseil constitutionnel du 13 janvier La positon actuelle des partis de l’opposition semble en effet découlée de ce parallèle qu’ils font avec l’annulation par le conseil constitutionnel de la liste de candidats du 13 janvier 2011.
Sur les 9 listes de candidats qui se sont présentées le conseil constitutionnel a annulé deux listes à savoir la liste de la CDS et de l’UDR-Tabbat. Sept listes se sont présentées aux législatives du 31 janvier, la liste du MODEN-LUmana, de l’ANDP, de l’ARD-Adaltchi Mutunci, la liste commune UDPS-Amana – RDP-Jama’a, le Rsd, le MNSD et le PNDS. Pour l’instant, l’opposition manoeuvre et tente de jouer à la provocation avec la majorité surtout qu’elle estime avoir un bon coup à jouer : les partielles devaient se tenir avant le 17 mai pour respecter le délai constitutionnel de deux mois à partir de l’arrêt du conseil constitutionnel du 16 mars, ce qui place le gouvernement dos au mur.
Le parallèle établi par l’opposition ne tient pas solidement la route et ressemble pour l’instant à une manoeuvre pour titiller et irriter la majorité, et peut-être aussi pour prendre aussi une petite revanche. En effet, l’arrêt du conseil constitutionnel du 13 janvier n’a pas porté sur des résultats, mais sur des listes qu’il a annulées, et les listes restantes ont compéti pour les législatives du 31 janvier. L’arrêt du même conseil du 16 mars n’a pas porté sur la liste, mais sur l’ensemble des résultats qu’il a annulés. Dans la logique du premier arrêt, les listes restantes se sont normalement présentées, mais dans le second arrêt, c’est tout le processus électoral dans la région d’Agadez qui est annulé.
Il n’y a pas de liste qui va se maintenir, tout le processus électoral, depuis le départ, est à reprendre jusqu’au décret de convocation du corps électoral. En effet, par un décret du 1er avril, le patron de la transition Salou Djibo a déjà convoqué le corps électoral pour des élections partielles pour le 15 mai prochain. Ce décret du 1er avril reprend donc le processus depuis le départ, sur une base nouvelle avec toutes les formations politiques. Cette position n’est pas partagée par l’opposition qui veut prendre un peu sa revanche sur le PNDS. Les partis de l’opposition qui ont perdu des listes des candidats suite à l’annulation prononcée par le conseil constitutionnel ont vite fait de saisir cette occasion pour faire payer cash au PNDS son refus à l’époque de participer à leur démarche tendant à trouver une solution avec le conseil constitutionnel.
Il faut y voir aussi dans cette position des partis de l’opposition un autre calcul, c’est-à-dire l’opportunité d’arracher quelques sièges de députés par certains partis politiques non présents à l’Assemblée Nationale. Le jeu de soutien des partis alliés a permis à des formations politiques comme l’UDR-Tabbat à Zinder et l’ANDP à Maradi de gagner quelques sièges de députés avec le soutien des grandes formations politiques alliées ne présentant pas de listes. S’ils réussissent à brouiller les choses, les partis de l’opposition vont écarter le PNDS, mais aussi la CDS et l’UDR qui, déjà, n’avaient pas pris part au scrutin du 31 janvier. Il restera ainsi en lice, le MODEN-Lumana, le MNSD, l’ANDP, l’ARD-Adaltci Mutunci, le PNA-Al’Oumma et la liste commune UDPS-RDP et le RSD qui se présente uniquement au niveau de la circonscription spéciale de Bilma.
Ce qui laisse ainsi une bonne marge de manoeuvre par le jeu du soutien des formations alliées. Les législatives partielles restent pour l’instant fixées à la date prévue du 15 Mai prochain. Des modifications du code électorale adoptées mercredi 27 Avril dernier par l’Assemblée Nationale ont réduit certains délais pour rester dans la fourchette des 2 mois constitutionnels, la campagne électorale a été ramenée à une semaine, elle s’ouvre le 6 Mai pour finir le 13. La date limite de dépôt des dossier des candidats a été ramenée au 28 Mai.